Tout savoir sur la SCI à l’IS
Une Société Civile Immobilière (SCI) est une structure juridique fréquemment utilisée pour gérer un patrimoine immobilier en commun. Par défaut, elle est soumise à l’impôt sur le revenu (IR), ce qui signifie que les bénéfices de la société sont directement imposés chez les associés. Toutefois, une SCI peut choisir d’opter pour le régime de l’impôt sur les sociétés (IS), un choix qui peut avoir des conséquences fiscales notables.
Fonctionnement d’une SCI à l’IS
Dans le cadre d’une SCI soumise à l’IS, l’impôt sur les bénéfices est directement payé par la société. Les associés ne sont donc pas personnellement imposés sur les résultats de la société, sauf en cas de distribution de dividendes ou de rémunération en tant que gérant, qui seront alors soumis à une imposition supplémentaire. L’impôt est ainsi payé en deux temps :
- D’abord par la société, au taux de l’impôt sur les sociétés (IS),
- Puis par les associés sur les dividendes perçus, soumis à la flat tax de 30% (ou au barème progressif avec prélèvements sociaux de 17,2%).
En ce qui concerne les taux d’imposition, une SCI à l’IS bénéficie d’un taux standard de 25%. Toutefois, elle peut profiter d’un taux réduit de 15% sur les premiers 42 500 € de bénéfices, à condition de remplir certaines conditions.
Pourquoi opter pour l’Impôt sur les sociétés
Une fiscalité potentiellement plus avantageuse
Contrairement à la SCI à l’IR, où les revenus sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, la SCI soumise à l’IS est imposée à des taux fixes. Pour les associés ayant des revenus élevés, cette imposition peut être plus avantageuse que le barème de l’IR.
L’amortissement comptable
La SCI à l’IS peut amortir le coût de certains biens immobiliers, réduisant ainsi le bénéfice imposable et donc l’impôt à payer. Toutefois, cet avantage a une contrepartie : lors de la revente, la plus-value est calculée sur la base de la valeur nette comptable (prix d’achat diminué des amortissements), ce qui entraîne une imposition plus élevée sur la plus-value.
La déduction des charges
La SCI à l’IS peut déduire de nombreuses charges, telles que :
- Les frais de gestion,
- Les intérêts d’emprunt,
- Les travaux de rénovation et d’entretien.
Cela permet de diminuer le bénéfice imposable et donc l’impôt à payer.
Quels sont les inconvénients de la SCI à l’IS ?
Des obligations comptables strictes
La gestion d’une SCI à l’IS nécessite une comptabilité précise et conforme aux normes comptables des sociétés. Les associés doivent :
- Tenir une comptabilité rigoureuse,
- Produire des comptes annuels,
- Déposer une liasse fiscale.
Ces obligations impliquent des coûts et des démarches administratives supplémentaires.
Une imposition sur les plus-values à la revente
Contrairement à une SCI soumise à l’IR, où les plus-values bénéficient d’un abattement pour durée de détention, la SCI à l’IS est soumise à un régime fiscal spécifique. Les plus-values sont réintégrées dans le résultat imposable et soumises à l’IS, sans abattement pour durée de détention. Ce régime peut entraîner une imposition plus lourde lors de la revente des biens.
Choisir une SCI à l’IS peut être une solution intéressante pour optimiser la gestion fiscale d’un patrimoine immobilier, notamment dans le cadre d’un investissement locatif. Toutefois, ce régime s’accompagne de contraintes comptables et fiscales qu’il vaut mieux anticiper. L’imposition sur les plus-values et les obligations déclaratives peuvent avoir un impact sur la rentabilité à long terme. Il est donc essentiel d’analyser en amont si cette option correspond réellement à vos objectifs et attentes.
Lire aussi: Frais de création d’une SCI : combien ça coûte réellement ?