Une personne montre un document intitulé "Attestation Dévolutive" sur un bureau où se trouvent une clé ancienne, une boîte en bois et une pile d'argent.

Attestation dévolutive : le sésame des héritiers

L’essentiel à retenir : l’attestation dévolutive prouve officiellement votre statut d’héritier pour débloquer les comptes et gérer l’administratif. Ce document suffit pour les petites successions, mais gardez le chiffre de 5 000 euros en tête. Au-delà de ce montant ou avec de l’immobilier, l’acte de notoriété notarié devient indispensable.

Vous ne savez plus où donner de la tête face au blocage des comptes bancaires d’un proche disparu ? L’attestation dévolutive constitue la preuve officielle indispensable pour valider votre statut d’héritier et relancer enfin toutes vos démarches administratives. On vous livre ici la méthode exacte pour obtenir ce document vital et distinguer les subtilités juridiques qui vous feront gagner un temps précieux.

  1. L’attestation dévolutive, le sésame de l’héritier
  2. Ne pas confondre : attestation dévolutive et acte de notoriété
  3. Comment obtenir ce précieux document ?
  4. Ce que l’on oublie souvent de vous dire

Exemple d'attestation dévolutive notariale posée sur un bureau

L’attestation dévolutive, le sésame de l’héritier

Qu’est-ce que c’est, concrètement ?

L’attestation dévolutive, c’est simplement le document qui liste noir sur blanc les héritiers d’une personne décédée. Généralement rédigée par un notaire, elle matérialise la fameuse « dévolution successorale », prouvant officiellement qui récupère quoi. C’est la base légale de la transmission.

Ne sous-estimez pas ce papier : c’est une preuve officielle incontournable. Il atteste de votre qualité d’héritier auprès de tous les organismes administratifs. C’est littéralement la clé qui déverrouille les premières portes de la succession.

Son rôle est avant tout pratique pour gérer les démarches courantes rapidement.

À quoi sert-elle vraiment dans votre quotidien d’héritier ?

Sans ce papier, vous risquez de voir les avoirs bloqués indéfiniment. C’est le document que les banques et assurances vous réclameront systématiquement pour prouver que vous avez le droit d’agir au nom du défunt.

Ses usages sont très concrets et permettent de gérer les affaires courantes du défunt :

  • Débloquer les comptes bancaires du défunt (sous certaines conditions de montant).
  • Obtenir le transfert de la carte grise d’un véhicule.
  • Résilier les abonnements et contrats (téléphone, électricité, etc.).
  • Percevoir certaines pensions de réversion ou des capitaux d’assurance-vie.

L’attestation est indispensable pour les actes dits « conservatoires », ces actions urgentes pour préserver le patrimoine du défunt. Pour les démarches plus complexes, comme la succession d’un compte bancaire important, un autre document sera parfois nécessaire.

Le document qui officialise votre statut

L’attestation dévolutive transforme un simple lien de parenté en un statut juridique reconnu par tous. C’est le passage officiel du statut de « proche » à celui d’héritier légal aux yeux de la loi et des tiers. Une légitimation immédiate.

Cette reconnaissance marque la première étape du règlement de la succession. Sans elle, impossible d’avancer et de prendre possession des biens qui vous reviennent de droit.

Ne pas confondre : attestation dévolutive et acte de notoriété

Maintenant que l’on sait à quoi sert l’attestation, il faut éclaircir un point de confusion majeur qui piège beaucoup d’héritiers : la différence avec l’acte de notoriété.

Deux documents, deux poids juridiques

Considérez l’acte de notoriété comme le « grand frère » de l’attestation dévolutive. C’est un acte authentique, signé par le notaire, qui possède une force probante bien supérieure. En clair, il est quasiment incontestable devant la justice.

À l’inverse, l’attestation dévolutive est souvent un document plus simple, parfois un simple courrier du notaire qui résume la dévolution. Elle suffit largement pour les petites démarches courantes.

Disons que l’un est un fusil de précision (l’acte), l’autre un couteau suisse pratique (l’attestation).

L’acte de notoriété est le seul document qui fait foi jusqu’à inscription de faux, offrant une sécurité juridique absolue aux héritiers et aux tiers qui traitent avec eux.

Le match : attestation simple vs acte de notoriété

Ce tableau permet de visualiser en un coup d’œil les différences fondamentales entre les deux documents. C’est le meilleur moyen de savoir lequel vous sera demandé pour éviter les erreurs.

Critère Attestation dévolutive simple Acte de notoriété
Valeur juridique Simple preuve Acte authentique (force probante élevée)
Qui l’établit ? Le plus souvent le notaire, mais parfois les héritiers eux-mêmes (pour les petites successions) Uniquement le notaire
Quand l’utiliser ? Démarches courantes, succession sans bien immobilier, déblocage de petits montants (< 5 000 €) Succession avec bien immobilier, déblocage de sommes importantes, litige entre héritiers
Coût indicatif Inclus dans les honoraires du notaire ou gratuit (si faite par les héritiers) Coût réglementé (environ 69,23 € TTC) + émoluments

Retenez bien que l’acte de notoriété est obligatoire dès qu’un bien immobilier est en jeu ou que les enjeux financiers sont importants. On ne peut pas y couper.

L’attestation reste une solution pratique pour les situations simples, c’est certain. Mais ne sous-estimez pas la nécessité de l’acte de notoriété pour sécuriser pleinement vos droits d’héritier dans des cas plus complexes.

Comment obtenir ce précieux document ?

Maintenant que la distinction est claire, passons à la pratique. Comment met-on la main sur ce document, avec ou sans notaire ?

Succession « simple » : la voie sans notaire est-elle possible ?

Vous pensez qu’un officier public est systématique ? Pas forcément. C’est possible, mais le cadre est rigide. La succession ne doit inclure aucun bien immobilier et le total des avoirs à récupérer doit rester strictement inférieur à 5 000 euros.

Dans cette configuration, les héritiers prennent la plume. Vous rédigez vous-mêmes une « attestation signée de l’ensemble des héritiers« . Attention, ce papier engage votre responsabilité juridique. La banque exigera ce document couplé à plusieurs justificatifs pour valider le dossier.

Quand le notaire devient incontournable

Soyons clairs : dès que la succession dépasse 5 000 euros, ou qu’elle contient de la pierre, un contrat de mariage ou une donation, le notaire est obligatoire. C’est la loi, on ne peut pas y couper.

Le professionnel vérifie alors l’identité et les droits de chaque héritier avant de rédiger l’acte de notoriété. L’attestation dévolutive n’est bien souvent qu’un extrait de cet acte ou un courrier formel qui l’accompagne.

La liste des pièces à préparer pour le notaire

Pour ne pas perdre de temps, arrivez armés au rendez-vous. Le notaire exigera immédiatement une série de documents précis.

  • L’acte de décès.
  • Les documents d’état civil de chaque héritier (acte de naissance, pièce d’identité).
  • Le livret de famille du défunt (et celui des héritiers si nécessaire).
  • Le contrat de mariage ou de PACS, le cas échéant.
  • Une copie du testament s’il en existe un.

Réunir ce dossier en amont accélère tout le mécanisme. Cela permet au notaire de valider la dévolution successorale sans attendre et d’éditer les actes, ce qui influence directement le délai pour régler la succession.

Ce que l’on oublie souvent de vous dire

Le processus semble balisé, mais quelques subtilités persistent, notamment à cause d’anciennes pratiques administratives qui ont la vie dure.

Adieu le certificat d’hérédité de la mairie

Il faut tordre le cou à un mythe persistant : non, vous ne pouvez plus réclamer de certificat d’hérédité à votre mairie. La majorité des communes ont stoppé net cette délivrance par peur d’engager leur responsabilité juridique sur des dossiers complexes.

Désormais, les seuls interlocuteurs légitimes sont le notaire ou les héritiers, qui signent une attestation pour les petites successions.

Depuis une circulaire de 2015, les mairies n’ont plus la compétence pour délivrer des certificats d’hérédité. Cette responsabilité a été transférée pour garantir une meilleure sécurité juridique.

Donc, si un guichetier vous réclame ce vieux document, rappelez-lui la loi et présentez simplement votre attestation dévolutive ou votre acte de notoriété. C’est la seule preuve valable.

Et pour l’assurance-vie, ça se passe comment ?

C’est un cas à part. L’assurance-vie est juridiquement « hors succession ». En principe, le capital file directement dans la poche du ou des bénéficiaire(s) inscrit(s) au contrat, sans passer par la case notaire.

L’assureur ne vous réclamera donc pas d’attestation dévolutive. Pour débloquer les fonds, il exigera simplement un acte de décès et une preuve formelle de l’identité du bénéficiaire désigné dans le contrat.

Attention toutefois : si aucun bénéficiaire n’est désigné, le capital réintègre la succession. Et là, retour à la case départ : le notaire et l’attestation redeviennent obligatoires.

L’attestation dévolutive reste la clé indispensable pour débloquer vos démarches d’héritage. Qu’elle soit rédigée par vos soins ou par un notaire, elle officialise votre statut.

Alors, ne perdez plus une minute ! Rassemblez les documents nécessaires et faites valoir vos droits dès maintenant pour régler la succession sereinement.

FAQ

À quoi sert concrètement une attestation de dévolution successorale ?

C’est véritablement votre passe-partout administratif ! Ce document prouve officiellement votre statut d’héritier auprès des tiers, comme les banques ou les compagnies d’assurance. Sans lui, vous restez bloqué à la porte de la succession.

Elle vous permet d’agir concrètement, par exemple pour débloquer les comptes bancaires du défunt ou transférer une carte grise. C’est la clé pour gérer les affaires courantes et récupérer les fonds qui vous reviennent.

Comment se procurer ce document indispensable ?

La démarche est simple : prenez rendez-vous chez un notaire. C’est le professionnel habilité à vérifier qui sont les héritiers et à rédiger l’acte officiel. Il vous demandera l’acte de décès, le livret de famille et vos pièces d’identité.

Une fois les vérifications faites, le notaire établit l’acte et vous remet cette fameuse attestation. Vous n’avez plus qu’à la présenter aux organismes qui vous la réclament !

Quelle est la différence entre attestation dévolutive et acte de notoriété ?

Attention à ne pas confondre, même si les deux sont liés ! L’acte de notoriété est le document « maître », un acte authentique très fort juridiquement qui fixe la liste des héritiers. C’est la preuve absolue de vos droits.

L’attestation dévolutive, elle, est souvent un document plus synthétique, un extrait pratique tiré de l’acte de notoriété. On l’utilise pour les démarches quotidiennes pour éviter de présenter l’acte complet à tout le monde.

Est-il possible d’obtenir une attestation de succession sans passer par un notaire ?

Oui, c’est tout à fait possible, mais seulement pour les « petites » successions ! Si le montant total est inférieur à 5 000 € et qu’il n’y a ni bien immobilier ni testament, vous pouvez éviter les frais de notaire.

Dans ce cas précis, les héritiers rédigent et signent eux-mêmes une attestation commune. Cette attestation a valeur de preuve auprès des banques.

Quel est le coût d’une attestation dévolutive chez le notaire ?

Rassurez-vous, le tarif est réglementé par l’État. L’établissement de l’acte de notoriété (qui permet d’avoir l’attestation) coûte environ 67,92 € TTC. C’est un montant fixe, quel que soit le patrimoine du défunt.

Attention toutefois, il faut souvent ajouter à cela des émoluments de formalités et des droits d’enregistrement. Demandez toujours un devis global pour éviter les surprises !

Publications similaires