Comment revendre un bien immobilier en location avec des locataires en place ?
Vendre un bien immobilier déjà loué soulève des questions juridiques et stratégiques. D’après l’Observatoire de l’Habitat (édition 2023), 18 % des transactions immobilières concernent des logements occupés. Analyser chaque critère de vente permet de respecter les droits du locataire et d’optimiser la réalisation financière pour le propriétaire.
Les enjeux de la revente d’un bien occupé
Certains vendeurs souhaitent libérer des liquidités pour financer un nouveau projet ou réaliser un arbitrage patrimonial. Selon la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM), près de 28 % des bailleurs particuliers mettent en vente leur bien dans les cinq premières années d’acquisition.
La présence d’un locataire, s’acquittant régulièrement de son loyer, peut rassurer les investisseurs. Toutefois, le prix de vente se fixe en tenant compte du bail en cours, ce qui nécessite une approche différente de celle d’un logement vide.
Principales raisons de vendre un bien avec locataires en place
Arbitrer entre plusieurs investissements, gérer un changement de situation familiale ou saisir une hausse du marché figurent parmi les motivations les plus courantes. Certains propriétaires préfèrent également se séparer d’un bien trop éloigné de leur résidence principale.
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Avantages et inconvénients pour le vendeur
La perception régulière des loyers jusqu’à la signature de l’acte notarié représente un avantage financier. L’acquéreur, souhaitant une rentabilité immédiate, y voit aussi un argument solide.
L’inconvénient réside parfois dans la valorisation du bien : le prix doit refléter la rentabilité locative et le bail en cours, ce qui peut restreindre le public des acheteurs potentiels.

Cadre juridique et obligations légales
Vendre un bien immobilier occupé implique le respect du bail. Le contrat de location perdure aux mêmes conditions, même après la cession du logement. En 2023, 60 % des biens occupés vendus conservent leur locataire jusqu’au terme du bail, selon l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement).
Respect du bail en cours
Le bail se poursuit sans modification pour le locataire. La durée initiale de trois ans pour une location nue, ou d’un an pour une location meublée, doit être honorée par le nouvel acquéreur. Les conditions de loyer, de caution et de charges restent identiques.
Droit de préemption du locataire
Lorsque le bail arrive à échéance, le locataire peut exercer son droit de préemption si le propriétaire vend le bien vide et non renouvelé. Ce dispositif, toutefois, ne s’applique pas à un logement vendu occupé où le bail en cours n’est pas rompu. Le locataire conserve simplement les mêmes obligations et droits vis-à-vis du nouveau propriétaire.
Documents à fournir à l’acheteur
Les documents ci-dessous rassurent l’acheteur et garantissent une transaction transparente :
- Copie du bail en cours
- Trois dernières quittances de loyer
- Historique des charges locatives
- Transfert du dépôt de garantie au nouvel acquéreur
- Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), si disponible
Stratégies pour optimiser la vente
Différentes méthodes permettent de valoriser un bien immobilier occupé, surtout si le locataire s’avère fiable et paye son loyer sans incident.
Fixer le juste prix en intégrant la rentabilité locative
Le calcul du rendement net (loyer annuel – charges locatives) / prix de vente × 100 aide à évaluer la rentabilité. D’après la FNAIM, le rendement brut moyen dans l’ancien se situe autour de 5,5 % en 2023, avec des disparités selon les régions. Adapter le prix en fonction de ce critère attire les acheteurs à la recherche d’un placement immédiat.
Valoriser le bien auprès des investisseurs
Un historique de loyers réguliers, associé à un locataire stable, ajoute de la valeur au logement. Les acheteurs apprécient la continuité de revenus, épargnant le coût et la gestion d’une nouvelle recherche de locataires. Mentionner d’éventuelles rénovations, telles que l’isolation thermique ou la réfection de la toiture, peut justifier un prix de vente supérieur.
Faire appel à un professionnel spécialisé dans l’immobilier locatif
Certains réseaux d’agences ou conseillers immobiliers se consacrent aux biens loués. Ils comprennent les paramètres à prendre en compte, tels que la durée restante du bail, la gestion du préavis ou les obligations d’information.
Selon la Fédération des Chasseurs Immobiliers (FCI), 37 % des transactions portant sur des biens loués se concluent plus rapidement via un mandat exclusif confié à une agence spécialisée.
Gérer la communication avec les locataires
Le locataire doit être informé du projet de vente, même si ses droits demeurent inchangés tant que le bail court. Définir des créneaux de visite précis, respecter son intimité et le tenir au courant des avancées de la transaction favorise une relation sereine.
Informer les locataires de la mise en vente
Les locataires apprécient souvent d’être avertis en amont. Une lettre ou un échange direct, mentionnant les modalités de visite, rassure sur la continuité du bail. Un dialogue ouvert évite les tensions lors des visites ou des estimations.
Négocier d’éventuelles améliorations ou travaux
Un logement bien entretenu séduit davantage les investisseurs. Une petite rénovation, par exemple la mise aux normes électriques ou l’optimisation de l’isolation, renforce la valeur locative et augmente la satisfaction du locataire. Les chiffres de l’Ademe en 2023 estiment que le gain de valeur peut représenter 5 à 7 % pour un logement amélioré sur le plan énergétique.
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Procédure de vente et conclusion de la transaction
La signature d’un compromis de vente survient après les visites réalisées auprès de potentiels acquéreurs, intéressés par un logement déjà loué. Le notaire officialise l’acte de vente. Le transfert de propriété s’accompagne du passage du dépôt de garantie et des obligations locatives au nouvel acquéreur.
Phases clés de la vente
- Estimation du prix, tenant compte de la rentabilité locative.
- Constitution du dossier technique (bail, diagnostics, historique de loyers).
- Signature d’un compromis de vente, incluant les conditions suspensives.
- Acte notarié et remise des clés au nouvel acquéreur, qui devient le nouveau bailleur.
Sortie locative ou maintien du bail pour l’acquéreur
L’acquéreur peut décider de conserver le locataire jusqu’à l’échéance du bail, puis prolonger la location s’il le souhaite. S’il envisage d’habiter le bien, un congé pour habiter doit être notifié au locataire, au moins six mois avant la fin du bail. Les mêmes règles s’appliquent pour une mise en vente ultérieure du logement vide.
Revendre un bien immobilier avec des locataires en place requiert de la rigueur dans la préparation du dossier et de la transparence avec le futur acquéreur. Les chiffres de l’Observatoire de l’Habitat, en 2023, confirment l’intérêt croissant des investisseurs pour ce type de transaction, profitable pour toutes les parties lorsque les obligations légales sont respectées.
Un historique locatif solide, une estimation au juste prix et une communication claire avec le locataire forment le triptyque gagnant d’une vente réussie. L’accompagnement d’un professionnel spécialisé, connaissant les spécificités du marché locatif, fluidifie la démarche et rassure vendeurs comme acquéreurs.
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